Quatrième de couverture :
De la sixième à la cinquième, dans l’indifférence de l’équipe éducative
et cachant tout à sa famille, Mathilde endure insultes, brimades et
humiliations quotidiennes au collège. Elle vit dans la honte, la peur,
la culpabilité de ne pas savoir se défendre. Elle se débat au milieu de
la haine pour pouvoir survivre et frôle à plusieurs reprises le suicide.
Jusqu’au jour où elle trouve enfin une porte de sortie : l’écriture. 14 ans, harcelée
est le journal de Mathilde, une adolescente précoce, qui décrit étape
par étape sa longue descente aux enfers, l’acharnement et la violence,
dont elle a été la victime.
Un document unique qui nous entraîne au cœur de la spirale du harcèlement scolaire et de la psychologie adolescente. Avec ses mots d’adolescente, Mathilde Monnet décrypte avec crudité ce terrible fléau qui touche un enfant sur dix et les pousse parfois à commettre l’irréparable.
Mathilde Monnet a 15 ans. Elle est actuellement en classe de seconde. Bonne élève et passionnée de lecture, 14 ans, harcelée est son premier livre.
***
Mon avis :
À la fin du mois de septembre, France 3 a proposé une soirée thématique sur le harcèlement scolaire, en diffusant le téléfilm Marion, 13 ans pour toujours,
suivi d'un débat. Je te l'avoue, je n'ai absolument pas eu le courage
de me confronter à ces horreurs. J'ai pourtant bien conscience que ça
arrive quotidiennement, à deux pas de chez moi, peut-être même à des
enfants que je connais, les quelques images ou témoignages que j'ai pu
voir ce jour-là sur les réseaux sociaux m'ont tellement ébranlée que mon
cerveau a choisi de dire stop.
Mais malgré tout, le sujet est d'actualité et mes questions nombreuses.
J'ai donc été ravie de pouvoir lire cet ouvrage peu de temps avant sa
sortie.
Marion est une petite fille comme les autres. Enfin, de mon point de
vue, du point de vue de l'immense majorité des gens. Marion, en fait,
elle souffre depuis la naissance d'une déformation de la mâchoire, une
toute petite chose qui n'a l'air de rien, comme ça, à nos yeux
d'adultes, mais aussi une toute petite "faille" dans laquelle vont
s'engouffrer quelques gamins mal intentionnés.
Mal intentionnés, même pas, puisqu'au départ, tout ceci n'est pour eux
qu'un jeu. Et puis, Mathilde n'est pas habillée à la mode, Mathilde
élève des crevettes... Tout est prétexte à la discriminer. Mais s'il
n'était question que de ça...
Très vite, aux mots s'ajoute la violence. Des mots, puis physique.
Insupportable, par principe. Inimaginable, dans ce que Mathilde décrit,
j'ai eu du mal à parvenir à la fin de certaines pages. Une violence de
groupe, ayant lieu jusque pendant les cours (mais que fait donc le prof
de gym...?), qui laisse des traces, dans tous les sens du terme. La
jeune fille a notamment reçu tant de coups portés à la tête qu'elle
souffre de migraines, d'acouphènes aussi.
Bref, Mathilde est devenue une souffre-douleur à laquelle ses
"camarades" ne laissent aucun répit. Le récit qu'elle fait de son
quotidien est terrifiant.
Je peux comprendre que l'enfant harcelé fasse tout pour cacher ce qu'il
endure, à ses professeurs ou à ses parents. Je ne l'admets pas mais suis
capable de le comprendre. On ne pourra en revanche pas me convaincre
que certains enseignants n'ont rien vu, je pense bien évidemment au prof
d'EPS cité plus haut.
Mais je suis aussi indignée quant aux réactions du collège une fois que
la jeune fille a décidé de porter plainte dans l'espoir de mettre fin à
son calvaire. De la proviseure de l'établissement, à l'infirmière
scolaire en passant par les assistantes sociales, celle officiant au
collège et celle de l'académie, je ne sais pas qui a l'attitude la plus
inadaptée en réponse au calvaire vécu par Mathilde.
En aucun cas je ne généralise bien sûr, ça a valeur d'évidence mais il
est toujours bon de le préciser. Il est certain que ce qui est arrivé là
n'est en aucun cas une généralité. Mais je trouve l'histoire édifiante.
J'ai été bluffée par le courage de Mathilde, je me serais effondrée pour
bien moins que ça, même à mon âge canonique. Non seulement elle n'a
jamais cédé, ni à ses agresseurs, ni à ses envies de suicide, mais elle a
tenu tête jusqu'au bout à ceux qui voulaient la faire changer
d'établissement, qui lui demandaient de s'interroger sur sa
responsabilité dans cette affaire, qui finalement la traitaient comme
une coupable plus que comme une victime.
Ceci n'est en aucun cas une réponse à apporter à en enfant harcelé.
Puisse son histoire délier des langues, amener les adultes à
s'interroger, le corps enseignant à repenser la façon d'aborder le
problème du harcèlement scolaire et porter bien d'autres enfants
victimes vers la lumière.
Et merci à NetGalley et aux Éditions Mazarine pour cette lecture qui m'a amenée à beaucoup me questionner.
Et merci à NetGalley et aux Éditions Mazarine pour cette lecture qui m'a amenée à beaucoup me questionner.
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